On peut avoir de multiples raisons de soutenir la légalisation du mariage gay en France. La plus simple est l’égalité des droits entre les couples.
Mais il en est une autre, plus forte, qui m’est venu en discutant avec un couple d’amis gay. L’un trouvait l’initiative sans intérêt – il y a le Pacs, c’est bien suffisant, me disait-il. Il y a une autre urgence en matière d’égalité des droits, la reconnaissance civile de l’homo-parentalité. Car des couples homosexuels ont déjà, en France, des enfants. Mais un seul des deux parents n’est reconnu ce qui, en cas de décès notamment, pose d’insondables difficultés pour l’enfant.
Pour un laïc, la légalisation du mariage gay serait l’aboutissement d’une autre séparation, celle du modèle républicain d’avec nos anciennes références religieuses. Les religions monothéistes dominantes de nos contrées ne reconnaissent pas le droit au mariage homo. C’est leur droit et … leur croix. C’est leur problème, il est tout à fait légitime que leurs représentants expriment leurs positions, qui n’est donc qu’une opposition. Parfois, leurs arguments dérapent – cf. les propos de Monseigneur Barbarin. Mais les religions n’ont pas le monopole du dérapage.
Seulement voilà, le projet qui nous intéresse ici est une légalisation du mariage civil entre homosexuels.
Et donc posons cette question: pourquoi donc nos règles civiles ne pourraient-elles pas s’affranchir enfin de cette référence judeo-chrétienne du couple hétéro ?
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