Imaginons une autre voie. La France choisirait la rupture d’avec la Finance (laquelle ?) et l’austérité. Déroulons le raisonnement, faisons un peu de politique-fiction.
Dans cette hypothèse, que nous imaginons pro-mélenchoniste, le gouvernement préférerait une large relance, financée par l’emprunt et l’impôt. Le nerf de la guerre, c’est l’argent.
Nous emprunterions donc davantage. Rappelez-vous la démonstration récente du leader du Front de Gauche: la France est comme un foyer, on devrait comparer sa capacité d’emprunt à ses revenus annuels (son pib), et non son endettement annuel au PIB annuel. A ce rythme, la vie serait belle, et les banquiers du monde devraient pouvoir nous prêter encore beaucoup.
Mais qui sont-ils, ces banquiers ?
Aujourd’hui, la dette française est détenue par des Etats étrangers (leurs banques centrales, qui ne sont pas tenues de déclarer de tels avoirs), et des institutions financières. En décembre dernier, Reuters détaillait ainsi les 50 plus gros détenteurs privés. On y trouve toutes ces banques et assurances qui nous proposent des placements en tous genres. En d’autres termes – et c’est un secret de polichinelle – la dette française est détenue par des Etats étrangers et des particuliers plus ou moins fortunés (surtout plus que moins).
C’est à ces prêteurs-là qu’il faudra quémander davantage, sauf à faire marcher la planche à billets (en euros ? En francs ?)
Autre étape indispensable de la rupture: il faudrait taxer plus fortement encore.
Taxer le capital et ses revenus, la rente et ses abus.
Soit.
Taxer pour alimenter les caisses d’un Etat qui veut relancer l’économie, ses services publics. Et faire la guerre à la Finance.
Cette Finance à qui il demande en parallèle quelques prêts…
Des prêts qui sont consentis par des Etats étrangers (on n’avait pas dit qu’on redeviendrait protectionniste ? Non ? Ah bon, j’avais cru.) ou des établissements qui placent l’argent de nos chers particuliers fortunés à qui on veut prendre beaucoup…
La boucle, infernale, est bouclée.
Je ne suis pas économiste, mais à force de débat, je m’interroge et ne comprends plus rien.
Il me semble que notre seule voix est très certainement de rééquilibrer l’impôt aux détriments des plus fortunés. Mais que cette mesure-là, éminemment de gauche, doit s’accompagner d’un inévitable redressement.
Non ?
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