Twitter: les nouvelles traques 2.0


Elle: « Mais c’est quoi, ça ? »

Moi: « Ce n’est rien, juste un moment parfois étrange qui nous saisit régulièrement sur le réseau. De l’emballement. »

Elle: « Mais des insultes comme ça, on dirait du gros facho »

Moi: « Les insultes, oui; le gars, non. »

Pour le non-initié, la violence de certains tweets, partagée parfois, peut être troublante. En l’occurrence, celui était la mauvaise prolongation d’une autre mauvaise conversation. Les esprits s’échauffent facilement. Mais là, nous ne sommes plus là pour commenter une énième fois ce type d’écart. Cette bêtise émane d’un ancien blogueur qui a l’habitude de manier un langage châtié pour exprimer ses idées. Il paraît que c’est un talent. Faites l’exercice dans la vraie vie: combien de temps tenez vous une discussion fut-elle politique avec quelqu’un qui vous traître de « mongoloïde » toutes les deux phrases ?

A l’autre extrémité de l’échiquier, un autre troll qualifié de Mistral – il a sévi ici comme ailleurs – a proféré des menaces de mort contre un juge qui venait de mettre en examen son mentor Sarkozy. Là encore, Twitter permettait le pire qui était aussi ridicule.

C’était vendredi.

Samedi soir, la Twittosphère s’est agacée d’une autre mauvaise polémique. Il y eut même Jean Quatremer, journaliste émérite exilé par le journal Libération à Bruxelles, pour propager l’information. Certains d’entre nous s’en sont offusqués.

Quatremer suivait ce tweet:

Mais pourquoi donc ? Pourquoi donc accuser Moscovici de la sorte ? Pour rien. La « Finance Internationale » est effectivement une expression bien trop usitée dans les années 30 par des flopées d’antisémites. Mais nous sommes en 2013. La Finance a contribué à nous plonger dans une crise que l’on espère seulement décennale. Il fallait éviter de surenchérir. Il fallait aussi critiquer le sénateur David Assouline, socialiste, quand il plongea lui aussi dans le bain.

En fait, François Delapierre, à la tribune du Congrès du Parti de gauche auquel d’aucuns (y compris moi) pensaient adhérer, avait commis bien pire pour qui espère – comme votre serviteur – maintenir un peu de dialogue à gauche. Delapierre avait évoqué les « 17 salopards de l’Europe ». Et plus précisément:

« Dans ces 17 salopards, il y a un Français, il a un nom, il a une adresse, il s’appelle Pierre Moscovici et il est membre du Parti socialiste. »

Quelle seconde tristesse ! Quelle envie de débattre …

 

26 réponses à « Twitter: les nouvelles traques 2.0 »

  1. Ce que j’écris dans mon billet, c’est le côté « qui est français qui pense français ou pas » qui m’agace.

  2. Et le bordel ce matin avec Quatremer et Apathie qui font un procès à Méluche en antisémitisme.

  3. Avatar de Coin le canard
    Coin le canard

    Et donc vous ne pensez toujours pas que Mélenchon n’est digne que du plus profond mépris?
    Traiter Moscovici de vendu aux forces du capitalisme apatride c’est pas un peu dépasser les bornes?

    1. Alors qu’il aurait juste pu le traiter de clown, comme l’avait fait en direct à la télé CAHUZAC, en s’adressant à MELENCHON…

    2. Melenchon dépasse souvent les bornes sans que je comprenne pourquoi. Il n’a aucune chance de convaincre large en procédant ainsi. J’en suis un exemple évident.

  4. Bien sûr que le gars est un gros facho, ou tout du moins guidé par les mêmes ressorts haineux ou sectaires.

  5. Définition du Petit Larousse . Salopard : individu malfaisant ou peu recommandable . Moscovici est très recommandable et absolument pas malfaisant envers les banquiers et le patronat . Mais envers les gueux et les chômeurs ?

    1. Si je traite quelqu’un de salopard, quelle possibilité de continuer a débattre ?

      1. « quelle possibilité de continuer a débattre ? »
        Faire en sorte de s’occuper plus des gueux et des futurs chômeurs que du Medef . Sans cette condition minimale , le débat ne peut aboutir à rien de positif .

        1. @ hawk eye

          Plus que les injures, ce sont les procès d’intention qui rendent le débat impossible.

          Moscovici -et bien d’autres – pensent que l’ UE, l’euro, le libéralisme économique, etc., profiteront à tout le monde, y inclus « aux gueux » (théorie du « ruissellement »)..

          Le débat, c’est de démontrer en quoi ils se trompent.

          Les accuser d’être en réalité « vendus (ce qui est déjà une injure) au MEDEF », et de ne pas croire à ce qu’ils disent, tue évidemment toute possibilité de débat.(« Vous dites que vous pensez ça, mais, en réalité, vous pensez autre chose que vous ne dites pas » : que répondre à ça?)

          1. @ Elie Arié
            « Le débat, c’est de démontrer en quoi ils se trompent. »

            Mais la démonstration est faite depuis le début de cette Grande Crise dans TOUS les pays qui ont appliqué cette politique depuis 2008 . Que voulez-vous de plus parlant ? Attendre l’échec et une droite dure qui suivra ? Je ne suis pas naïf , évidemment que l’arrivée d’une gauche bolivarienne en France sont très minces dans les dix ans , mais cette gauche libérale là nous prépare un cauchemar pire que celui enduré sous Sarkosy après 2017 .

        2. Mon point n’est pas celui-là: Melenchon n’a aucune chance d’élargir sa base en procédant ainsi. point barre.

          1. Avatar de Fabrice Epelboin
            Fabrice Epelboin

            C’est pas ce que dit l’étude de marché 😦

  6. Coucou Sarkofrance , il se trouve que j’ai vu CSP en IRL un jour, et les LB aussi en grand nombre. Je ne suis pas docteur en médecine, mais je n’ai pas vu de mongoloïdes.

    Je viens de faire une expérience sur mon blog, billet sur Melenchon et « comment on fait? » , les militants m’ont répondu « les autres c’est des vilains » (je résume) .

    Question : le sens du mot « comment » a-t-il été changé ?

    Du coup pareil pour le truc « PG » : no way

  7. Je crois, cher Juan, que tu as parfaitement montré la limite : il est inutile de discuter avec des individus qui remplacent les arguments par des insultes.

    Plus Mélenchon se radicalise, plus il se marginalise, en entraînant avec lui tout le PdG (http://gabale.fr/?p=1422 ).

  8. quand donc vont se terminer toutes ses conneries qui ne passionnent qu’une petite minorité d’adeptes à l’addiction twitter ?

  9. Pour qu’il y ait possibilité de débat, il ne suffit pas d’être poli… Encore faut-il être deux à le vouloir.

    Pendant plus de 2 ans, l’offre de débat public entre les orientations à gauche du FdG et du PS a été faite côté FdG sans qu’il en soit tenu compte.

    Et lorsque une rencontre sur le plateau de Mots Croisés est organisée, le PS décide d’être représenté par Cahuzac, ministre se sachant déjà sur un siège éjectable (et bien peu représentatif à moins de ne pas considérer qu’il soit une caricature de ce qu’est devenu le PS), pour s’assurer qu’il n’y ait pas de débat mais opposer l’image d’une gauche « réaliste » satisfaisant le marché.. maintenant mordicus, pour argumenter, des objectifs comptables.. qu’elle récusera finalement dans les semaines suivantes.. tout en traitant Mélenchon de clown 🙂

    Bref, persister à espérer que le débat soit possible, sans voir que le PS le refuse depuis un moment par stratégie (tout comme il refuse de débattre des questions européennes…), mais en réclamant au FdG ou au PG de lui montrer du respect (voire de se vassaliser comme d’autres partis satellites pour quelques amendements et postes dans l’exécutif) est juste surréaliste.

    Qui plus est quand les dirigeants à la tête du PS auront usé et abusé du rapport de force très favorable à tous les niveaux, menaçant jusqu’aux communistes pourtant relativement accommodants jusque là.
    Et continueront à le faire à moins que ce dernier ne change, ou que quelques jalons/limites ne soient concrètement posé(e)s.

    Comme dans l’affaire chypriote, faute de pouvoir discuter une orientation globale.

  10. Avatar de Coin le canard
    Coin le canard

    Vous pensez vraiment que l’on puisse dire « merde » comme ça aux marchés financiers sachant que la France et ses entreprises doivent y emprunter? C’est ça que je ne comprends pas dans le FdG. Pourquoi refuser de penser aux conséquences d’une telle politique?

    1. « Pourquoi refuser de penser aux conséquences d’une telle politique? »
      Et les conséquences de la politique actuelle : 1500 chômeurs de plus chaque jour . Mais c’est vrai que le principal est assuré : les marchés sont rassurés , pas vrai ?

      1. Avatar de Coin le canard
        Coin le canard

        Et les chômeurs en question comment vont-il faire avec un état incapable d’emprunter?

        1. Oui , c’est vrai , j’oubliais qu’il fallait se coucher pour avoir des taux très bas . Pardon , je ne recommencerais plus . Vive le Medef , le patronat , Moscovici et tuttti quanti et on aura du 2% .Vive Merkel et l’austérité et les millions de chômeurs mais sauvons les marchés qui nous prêtent . C’est bon là , je suis au norme de votre logiciel ? Bonne nuit et rendez-vous en 2017 pour la note .

          1. Avatar de Coin le canard
            Coin le canard

            2017? L’élection de Marine Le Pen? Pourquoi vous en réjouir?

    2. C’est très binaire de considérer que le FdG voudrait à court terme dire « merde» au marché, tout comme considérer que tout serait nécessairement figé.

      Entre les taux d’intérêts négatifs sur les obligations d’Etat françaises, les pertes que sont contraintes de subir les créanciers et les discussions qui ont lieu non pas au niveau national entre le PS et le FdG mais déjà au niveau international en matière de régulation et d’évasion fiscale par exemple, les modalités d’emprise du marché sur l’économie par sa financiarisation sont déjà largement débattues.

      Que les nations (ou plus précisément les politiques à leur tête) aient décidé à un moment d’emprunter exclusivement sur le marché il y a quelques décennies, n’est qu’un choix parmi d’autres… pas indépassable d’un point de vue économique ou historique, et encore moins pertinent ou rationnel vu le poids des intérêts de la dette dans tous les pays de l’OCDE.

      Changer le rapport de force actuel, tout comme la répartition de la richesse créée comme le préconise un prix Nobel tel Stiglitz, voilà ce que propose le FdG.

  11. CSP est une personne très courtoise, et le plus souvent, même avec les abrutis.
    Twitter n’est pas un lieu de débat. Débattre de quoi en 140 caractères ?
    Ce qui en fait le charme, c’est aussi une certaine liberté de ton et d’expression qui serait probablement mal venue ailleurs.
    Halte à la pasteurisation du net !

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