Elle: « Mais c’est quoi, ça ? »
Moi: « Ce n’est rien, juste un moment parfois étrange qui nous saisit régulièrement sur le réseau. De l’emballement. »
Elle: « Mais des insultes comme ça, on dirait du gros facho »
Moi: « Les insultes, oui; le gars, non. »
Pour le non-initié, la violence de certains tweets, partagée parfois, peut être troublante. En l’occurrence, celui était la mauvaise prolongation d’une autre mauvaise conversation. Les esprits s’échauffent facilement. Mais là, nous ne sommes plus là pour commenter une énième fois ce type d’écart. Cette bêtise émane d’un ancien blogueur qui a l’habitude de manier un langage châtié pour exprimer ses idées. Il paraît que c’est un talent. Faites l’exercice dans la vraie vie: combien de temps tenez vous une discussion fut-elle politique avec quelqu’un qui vous traître de « mongoloïde » toutes les deux phrases ?
A l’autre extrémité de l’échiquier, un autre troll qualifié de Mistral – il a sévi ici comme ailleurs – a proféré des menaces de mort contre un juge qui venait de mettre en examen son mentor Sarkozy. Là encore, Twitter permettait le pire qui était aussi ridicule.
C’était vendredi.
Samedi soir, la Twittosphère s’est agacée d’une autre mauvaise polémique. Il y eut même Jean Quatremer, journaliste émérite exilé par le journal Libération à Bruxelles, pour propager l’information. Certains d’entre nous s’en sont offusqués.
Quatremer suivait ce tweet:
Honte à Mélenchon pour qui Moscovici « ne pense pas français, mais pense finance internationale ». Discours des années 1930, à vomir !
— Mehdi Ouraoui (@mehdiouraoui) 23 mars 2013
Mais pourquoi donc ? Pourquoi donc accuser Moscovici de la sorte ? Pour rien. La « Finance Internationale » est effectivement une expression bien trop usitée dans les années 30 par des flopées d’antisémites. Mais nous sommes en 2013. La Finance a contribué à nous plonger dans une crise que l’on espère seulement décennale. Il fallait éviter de surenchérir. Il fallait aussi critiquer le sénateur David Assouline, socialiste, quand il plongea lui aussi dans le bain.
En fait, François Delapierre, à la tribune du Congrès du Parti de gauche auquel d’aucuns (y compris moi) pensaient adhérer, avait commis bien pire pour qui espère – comme votre serviteur – maintenir un peu de dialogue à gauche. Delapierre avait évoqué les « 17 salopards de l’Europe ». Et plus précisément:
« Dans ces 17 salopards, il y a un Français, il a un nom, il a une adresse, il s’appelle Pierre Moscovici et il est membre du Parti socialiste. »
Quelle seconde tristesse ! Quelle envie de débattre …
Les attaques de 2 bords sont caricaturales et ne servent a rien. Ni a éclairer le débat, ni a le permettre. #melenchon #Mosco
— Juan (@Sarkofrance) 24 mars 2013
Un commentaire ? Lâchez-vous… poliment.