On pouvait, on devait remercier Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement Supérieur. Vendredi sur France Inter, elle a « pris ses distances » avec son collègue de l’intérieur et cette curieuse proposition du Haut Conseil à l’intégration d’étendre l’interdiction du port du voile dans les facs.
« Ne nous précipitons pas, ne faisons pas une polémique d’un sujet qui n’en est pas un. L’université, ce n’est pas comme le collège ou le lycée, il s’agit de jeunes majeurs. Aucune université n’a saisi le ministère à ce sujet : c’est donc que ça ne pose pas de problème. Qu’on n’invente pas des problèmes là où il n’y en a pas. »
1. Il y a des étudiantes portant le voile dans les universités. Mais visiblement, ces cas sont minoritaires, durablement marginaux. On se souvient qu’au moment de l’adoption de la loi dite « de la Burqa », les meilleurs experts évaluaient à 200 environ le nombre de femmes concernées en France…
2. Faire une loi, multiplier les sondages, agiter des débats sur quelques cas anecdotiques a un nom: diversion. C’est de la diversion politique, l’instrumentalisation d’une pratique marginale.
3. En d’autres temps pas si lointains, par exemple avant le 6 mai 2012, tous les ministres de concert se seraient goinfrés, avec plus ou moins de force, en commentaires sur la nécessité d’une loi élargissant l’interdiction du voile. Car les plus courageux des opposants à la droitisation de la gouvernance Sarkozy… fermaient leur gueule. Et oui… On a oublié que NKM était la porte-parole du candidat Sarkozy. Que Borloo se terrait on-ne-sait-où pendant l’été du discours de Grenoble. Que Le Maire préférait le silence.
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