Une ex-future candidate du Front national, prise en flagrant délit (et délire) de racisme dans un reportage de France 2, a finalement été condamnée à 9 mois de prison ferme pour avoir comparé, en l’assumant, Christiane Taubira à un singe.
Elle n’a malheureusement été condamnée qu’à 5 ans d’inéligibilité. C’est sans doute le plus grave. Etant personnellement dubitatif sur le travail de « rééducation » qu’il est possible d’accomplir en prison, je crois à l’inverse qu’empêcher ce genre de personnes délirantes vomir leur haine raciste dans des listes électorales où l’on attend des candidats un minimum d’exemplarité républicaine était une nécessité démocratique.
Il y a très longtemps, au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, j’avais chroniqué comme d’autres comment nos digues morales et républicaines sautaient les unes après les autres sous les coups de boutoir d’une droite classique devenue « décomplexée« .
« Nicolas Sarkozy, quand il était candidat à l’élection présidentielle, a fait sauter plusieurs digues. Il appelait cela la « rupture« . Il a attaqué l’esprit de Mai 1968, l’Etat Providence, les régimes spéciaux, les petits délinquants de la rue, les sans papiers, les découragés du travail.
Il a replacé au coeur du débat l’identité nationale, l’enrichissement personnel et l’atlantisme. Il a chamboulé la communication et la pratique présidentielle à travers une personnalisation extrême du pouvoir, autour de sa personne, de ses conseillers non élus, et de son épouse. Bref, des digues ont sauté : celle de l’universalité des droits de l’homme, du débat parlementaire, du respect en politique. »
(source: 23ème semaine de Sarkofrance)
Le décomplexage massif porté aux nues et au sommet (de l’Elysée) par Nicolas Sarkozy et son clan a libéré les monstres. C’est l’un des constats qu’Edwy Plenel rappelle aussi dans son dernier ouvrage (« Dire Non », éditions Don Quichotte, prochainement chroniqué dans ces colonnes). Le monstre ose s’exprimer sans limite.
Quand la condamnation de cette « dame » du FN fut connue, un sénateur UMP déclara que l’injure initiale qui lui valait cette condamnation était une « blague potache ».
Rappelez vous comme elle en riait à l’époque…
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