Puisqu’il est revenu, autant se fixer entre nous quelques règles.
Elles sont simples à résumer: Sarkozy nous fatigue , ce qui ne signifie pas que Hollande soit d’un coup réhabilité ni que Mélenchon a toutes ses chances.
Soyez raisonnables, soyons raisonnables.
1. Sarkozy est une abomination, certes dépassée par Marine Le Pen, mais une abomination sans pareille. Je ne dit pas cela par rancune personnelle. Pour l’avoir rencontré, Sarkozy est un homme charmant, un mari aimant. Nul besoin d’en rajouter sur les rancoeurs personnelles pour justifier une opposition politique. Mais Sarkozy est une abomination politique.
2. La gauche au pouvoir, dont la gauchitude est contestée par quelques experts, a échoué à convaincre le bon peuple qu’elle ferait bien et juste. Cela ne signifie pas que Sarkozy ferait mieux. Sarkozy est la pire nouvelle que la droite ait connue. Je n’ai jamais voté à droite, sauf le 5 mai 2002. Ni la gauche ni la droite non-sarkozyste ne sont aussi primaires que Sarkozy lui-même.
3. Nicolas Sarkozy n’a aucune idée autre que sa survie politique. Cette vision de la politique mérite une opposition franche et primaire. C’est peut-être la plus brillante proposition politique qu’il n’ait eu depuis 7 ans, attendre le grand rassemblement pour incarner la suite, mais, pour l’heure, c’est décevant, on n’a pas grand chose à dire autre que tacler le bonhomme et ses manipulations.
4. La France souffre de maux distincts. La précarité est moins propagée qu’ailleurs en Europe (restons en Europe), car notre filet social fonctionne mieux qu’ailleurs en Europe. Pourtant, ce filet a des trous béants. Qu’on m’explique qu’il faudrait les agrandir pour « libérer les énergies » et la « compétitivité » me hérisse.
Sarkozy est forcément pire que Hollande sur ces thèmes. Pourquoi faudrait-il être plus clément, moins primaire qu’avant ?
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