Le gars avait de la classe. Il loge à une belle place dans mes premiers souvenirs politiques.
Ancien secrétaire général du PCF, il hurlait avec son accent inimitable.
On se souvient du « Taisez-vous Elkabach! »
C’était un animal politique fascinant,
Aujourd’hui en 2014, Marine Le Pen a chipé l’électorat du PCF des années 80 puisqu’elle a chipé l’argument national, en lui ajoutant cette xénophobie (tantôt anti-arabe, tantôt anti-sémite) si cher au coeur de l’extrême droite.
Vous rappelez-vous le « produire Français » de 1981 ?
Marchais était un stalinien.
Un vrai.
Quand la Pologne, secouée par les manifestations de Solidarnosc, fut écrasée par le couvre-feu militaire du général Jaruselski, Marchais n’avait rien à dire. Quand la Russie soviétique envahit l’Afghanistan, Marchais parlait encore de solidarité entre pays frères.
Quand Gorbatchev lança la Perestroïka, Marchais toussa, toussa beaucoup.
Mais il était temps pour lui de partir.
Voici que la mairie de Villejuif, désormais UMP, décide de débaptiser une place George Marchais. L’Humanité s’en offusque, dans un article qui démarre ainsi (notez l’assimilation « UMP, UDI, Modem, FN et EELV« ).
La nouvelle municipalité UMP de Villejuif, ainsi que les élus UDI, MODEM, FN et EELV de la ville, viennent de prendre la décision de dénommer le parvis Georges Marchais pour le rebaptiser d’un autre nom.
Loin d’être anecdotique, il s’agit d’une tentative d’effacement de la mémoire collective et de l’action d’un élu et responsable communiste, député de Villejuif pendant 24 ans, qui a toute sa vie œuvré dans l’intérêt général pour ses compatriotes et ses administrés.
L’Humanité est parfois un journal formidable. Ce jour-là, c’est-à-dire ce lundi 22 décembre, son propos était simplement indécent et anachronique.
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