La présidente du FN est à nouveau « tendance », puisque l’on approche d’un scrutin électoral.
Le week-end dernier, je m’étais hasardé à acheter le JDD. Marine en couverture, le titre pour alerter ou accrocher: « jusqu’où ira t elle ? » On se souviendra plus tard, peut être trop tard, de cette complaisance médiatique qui consiste à (1) assimiler les (prétendus) extrêmes et (2) gloser sur les joutes politiques plutôt que de questionner sans relâche les programmes.
Sur une radio nationale, un « politologue » dénommé Dominique Renyé ose déclarer que l’antisémitisme se nourrit aussi au front de gauche. Qu’il y ait des antisémites à gauche est une certitude. Mais assimiler un rassemblement politique tout entier aux racailles antisémites est à la fois crétin et abject.
Sur les réseaux sociaux, certains raillaient BFM TV qui consacrerait 40% de son temps d’antenne au Front national. D’autres moquaient l’interprétation facile selon laquelle le FN serait un objet médiatique.
Le FN est un parti d’extrême droite dont la dirigeante a rendu le programme suffisamment flou et attrape-tout pour qu’elle puisse agréger le plus de mécontentement populaire possible.
Le FN reste un parti d’extrême droite, et ce simple rappel n’effraye parait il plus grand monde. Il n’en demeure pas moins qu’appeler un chat un chat et des fachos des fachos reste le B-A BA de l’hygiène mentale.
C’est aussi important pour une raison bassement politique: la politique est affaire d’alliances, et donc la question de savoir avec qui on gouverne est primordiale. Certains à droite – une large fraction des sympathisants de la droite dite classique, si l’on en croit les sondages – ne sont pas gênés d’envisager une alliance avec la dame frontiste et ses sbires nauséabonds.
Sans doute la décomplexion sarkozyste de l’effroyable période 2007-2012 y fut pour beaucoup. A force d’endosser les pires âneries haineuses du FN dans le moindre discours, comment être surpris que votre électorat réclame des alliances avec la grande inspiratrice ?
Mais ce n’est pas tout. Sarkozy n’est pas Le Pen, mais Marine l’est assurément. Que nos républicains de droite s’interrogent au plus profond d’eux même avant d’envisager de dire que le FN n’est pas si puant.
A bon entendeur…
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