(A la TV, on voit le résultat d’une perquisition musclée et inutile dans le 11ème arrondissement de Paris).
Elle: « En même temps, il faut savoir ce que l’on veut. Il y a des terroristes. »
Moi: « Je sais. »
Cet échange, nous l’avons sans doute comme des millions d’autres Français depuis le 13 novembre. Je me dis juste qu’il faut être vigilant. Je n’ai pas de meilleure solution. Je ne lis plus les critiques rapides et immédiates contre « l’état terroriste » que Hollande/Valls et l’ensemble du Parlement auraient décidé. C’est peut-être une erreur, mais c’est comme cela. Il faut savoir ce que l’on veut. Je veux la lutte contre Daech. Et j’ai du mal à croire qu’avec quelques terroristes du 13 novembre dans la nature, l’état d’urgence soit déjà terminé.
Je ne compte plus les fictions littéraires ou cinématographiques qui dépeignent avec justesse ce genre de dilemme. Ce sont des fictions, elles se rapprochent de la réalité désormais. Les plus réussies sont celles qui illustrent nos dilemmes avec précision.
Jack Bauer: « je ne veux pas te faire de mal. Mais je ferai tout ce qui est nécessaire pour protéger ma famille ».
Les caricatures fleurissent ici ou là. A la « gauche de la gauche« , les positions sur l’actuel état d’urgence ne sont pas unanimes. Maurice Sazfran caricature à l’envie une gauche naïve dans un récent billet. Il relate une tribune de Judith Butler qui m’a choqué, au lendemain des attentats. Mais cette Judith Butler n’est pas toute la gauche. Elle n’est même pas grand chose. C’est un mauvais procès que de considérer que celles et ceux qui s’inquiètent des dérives de l’état d’urgence sont forcément des naïfs. Mais il y en a parmi eux.
Je ne peux qu’applaudir Mélenchon, qui reste vigilant mais lucide (#)
« La lutte de l’obscurantisme religieux contre les Lumières est une longue et vieille affaire. Il ne faut donc jamais donner non plus aucune excuse à aucune religion quand elle prétend imposer ses vues par la force ou l’intimidation. Dès lors je me prononce pour une répression sans faiblesse des prêches ou des manifestations propageant la haine religieuse. Il est bien dommage que rien ne soit fait contre les groupuscules qui sont descendus dans la rue pour frapper des immigrés, souiller des mosquées ou agresser nos camarades. La répression doit frapper rudement les fanatiques ethnicistes et religieux violents quelle que soit leur bannière. Pour l’instant, ce que nous voyons n’est vraiment pas bon. Ficher des manifestants qui militent contre l’état d’urgence est hors sujet et gravement attentoire à l’entretien de l’esprit civique. Interdire les manifestations syndicales, politiques ou écologistes tout en permettant les marchés de noël est un pari très risqué en même temps qu’une décourageante stigmatisation des citoyens qui s’engagent pour leurs idées. »
(#) Et qu’importe la petite polémique sur un tweet malheureux.
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