Jeudi dernier, j’étais de sortie. Impossible de suivre l’interview présidentielle qui clôturait une journée marquée par un remaniement raté.
Le lendemain, la presse avait zappé l’exercice présidentiel. A l’exception du référendum local pour trancher l’affaire de Notre-Dame-des-Landes, aucune annonce de Hollande de la veille n’avait susciter un quelconque intérêt. L’attention était ailleurs, sur l’effroyable remaniement, symbole de nombre de reniements individuels ou collectifs.
« Souplesse et sécurité », Hollande a lâché cette formule pour résumer la prochaine loi sur le travail. Ses annonces, qui peuvent susciter de l’inquiétude, sont résumées ici.
Hollande n’a pas apprécié que son cheval de Troie libéral se permette de critiquer l’extension constitutionnelle de déchéance de nationalité. Le « recadrage » de Macron par Hollande est surprenant. Le président concède et sur-concède que la déchéance de nationalité ne sert pas à grande chose. Sauf à démontrer l’agacement présidentiel devant cette prise d’autonomie du jeune ministre. D’ailleurs, le jeune Macron a été « rétrogradé » dans l’ordre protocolaire du gouvernement, à la 13ème place.
Au final, Hollande part au combat de sa réélection comme Sarkozy en 2011, avec un quarteron de fidèles et d’arrivistes. Sarkozy avait perdu les centristes après ses effroyables déclarations à Grenoble. Hollande n’a plus sa gauche, ni même les écologistes. Des partis par ailleurs affaiblis, mais dont les électeurs sont encore là.
Et qui leur parlent, à ces derniers ?
Il fallut attendre quatre jours pour lire un opportun article dans les colonnes du JDD avec cette information essentielle: put-être que Hollande ne se représentera pas à sa propre réélection ? Pour « preuve », cette réponse pourtant ultra-classique à la question traditionnelle sur sa candidature en 2017: « »Ce que j’ai à faire, c’est diriger le pays et prendre ma décision le moment venu. Ce moment n’est pas venu. Et tant qu’il n’est pas arrivé, j’ai à agir et à réformer, et je le ferai jusqu’au bout. »
Travailler jusqu’au bout, est une réponse classique. Sarkozy l’a utilisée. L’article, sourcé au meilleur endroit – le conseiller en com’ de l’Elysée – se poursuit: Hollande agira « par désintérêt » et par calcul personnel. Ne souriez pas. C’est écrit littéralement comme cela. Par désintérêt personnel, sans aucune arrière pensée électorale et pour le seul intérêt de la France, Hollande a soudainement décidé de faire entrer au gouvernement Jean-Vincent Placé, Emmanuel Cosse et Barbara Pompili. Ne souriez pas.
Il se murmure à l’Elysée un constat que nous faisons dans ses colonnes depuis quelques mois. Il est partagé par d’autres. Si Alain Juppé remporte la primaire à droite, Hollande n’a quasiment aucune chance de qualification tant les deux hommes sont sur un positionnement politique personnel si proche.
« La défaite est quasi certaine, mais le candidat pour la porter assez inconnu. » Un dirigeant socialiste anonyme.
Amen.
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