Et si l’on s’abstenait ? Et si finalement, comme nombre d’autres amis de jeu, le refus de choisir entre des candidats d’un cirque politique épuisant n’était pas la meilleure des solutions ?
#1. La violence de quelques irréductibles hollandistes à l’égard de toute critique a tout pour agacer quand on sait combien les mêmes étaient si ravis et gourmands des soutiens politiques lors des scrutins de 2012. Chez des moins violents, j’ai aussi entendu des sentences effarantes comme celle-ci: « impossible de voter Mélenchon. » Vraiment ? La « gauche » politique compatible se réduit-elle au microcosme centriste ? En 2012 et après, j’ai entendu les mêmes agressions de plus proches camarades encore. L’absence de mesures, qui n’a rien à voir avec une quelconque acceptation ou compromission politique, fatigue à force d’éteindre le débat. De telles réactions incitent à l’abstention.
#2. La manipulation du scrutin présidentiel incite aussi à l’abstention. Primo, on nous promet un résultat déjà verrouillé: Le Pen, quoiqu’il arrive, qualifiée pour le second tour présidentiel. L’héritière du premier parti fasciste et xénophobe, voilà de quoi nous parlons. Si les « Français » souhaitent cela, pourquoi ne pas les laisser expérimenter ?
#3. Le vomi identitaire est un autre motif d’abstention. Gramsci avait raison. Les combats politiques se gagnent dans les esprits avant les urnes. Une large majorité du corps politique national – Marine Le Pen, Manuel Valls, François Hollande, Nicolas Sarkozy – joue du fait identitaire pour distraire l’opinion. C’est plus simple que de parler redistribution de richesses, inégalités sociales, précarité ou échec scolaire. Ce « vomi identitaire » imprègne les médias officiels, occulte la réalité sociale, distrait l’électeur, effraie les classes âgées (nombreuses) du pays. Et si nous les laissions débattre de leur « francitude » ? J’en ai pour ma part assez de devoir commenter tantôt contre une provocation islamiste d’une jeune gauloise convertie et sur-voilée, tantôt contre une éructation xénophobe d’un responsable politique.
Un commentaire ? Lâchez-vous… poliment.