Nous allons pouvoir, peut-être, discuter de loi Travail. Je dis peut-être puisqu’à l’heure où j’écris ces lignes, cette loi n’est connue que dans ces grandes lignes, mais pas en détail. Le détail viendra plus tard, en plein été, quand presse et citoyens seront moins attentifs et moins présents.
Dans ma précédente chronique hebdomadaire, j’ai repris les points connus de cette loi.
Le gouvernement s’abrite derrière une petite cinquantaine de réunions avec MEDEF et syndicats pour expliquer qu’il y a de la concertation. L’Express, qui est loin d’être un torchon gauchiste, a résumé l’affaire: en gros, chaque organisation dispose d’environ 2 heures de questions orales en tout et pour tout. Ajoutez que les députés voteront sans le travail parlementaire habituel pour cause de vote forcé par ordonnance, cette opération est une belle arnaque d’un gouvernement qui passe en force sans mandat populaire pour le faire.
Commentons un peu le détail.
La fusion des instances du personnel est une mesure antisociale évidente pour qui connait comment cela se passe. Cela va surcharger des instances déjà surchargées. Et nuire au débat, à la bonne information et au contre-pouvoir, pourtant modeste, accordé initialement aux salariés dans l’actuel code du travail.
La loi prévoit de confier encore davantage de primauté aux accords d’entreprises, sans qu’on en connaisse encore tous les détails. Rappelons aux naïfs que l’entreprise est un niveau où les rapports de force sont aux détriments des salariés par rapport aux branches, même si les accords de branches comprennent parfois des obligations stupides. L’intention affichée du gouvernement dans son projet de loi est de limiter la primauté de l’accord de branche à un nombre restreint de domaines. La loi Travail veut ainsi autoriser les entreprises « à aménager les modalités d’indemnisation légales, la durée de la période d’essai, le préavis, les congés familiaux ».
Plafonner les indemnités prudhommales ? Mon meilleur ami a perdu sa boite à cause d’un procès aux prudhommes qui a duré 4 ans avec son deuxième employé. Je suis un peu sensible sur le sujet. J’ai besoin de lire le texte des intentions du gouvernement qui, forcément, n’est pas divulgué.
Faciliter les licenciements dans les filiales de multinationales ? #lol. Sans commentaires. Depuis quand une grande entreprise a « peur » d’embaucher quand elle a besoin d’embaucher à cause de l’actuel droit du travail ? Macron et ses sbires utilisent l’argument des TPE pour alléger les contraintes des grandes entreprises et des multinationales. C’est triste, c’est con, c’est indigne.
Le projet de loi Travail ne ménage pas spécialement les TPE et les PME par rapport aux grands groupes. Comme souvent en matière de lois anti-sociales, les arguments des petits servent à défendre les gros. Pour l’instant, cette loi promet un saccage.
Attendons les détails, qui sont déjà écrits mais cachés et connus du petit cercle macroniste. Pour l’heyre, le gouvernement déploie tous ses talents pour éviter de braquer les syndicats. Macron a même débaucher un ancien de FO.
Ensemble, tout est possible.
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