« Il ne va pas résister », le commentaire émane de ma chère et tendre alors qu’elle entend la voix fatiguée de Jean-Luc Mélenchon dans sa chronique hebdomadaire. Je le crois solide, suffisamment solide pour résister. Mais j’avoue que cette voix m’a un peu inquiété.
Mélenchon s’explique sur le soupçon d’enrichissement personnel – une accusation portée par Mediapart, sans preuve, et d’autres médias. Aucune des deux enquêtes préliminaires ne portent sur ce chef d’accusation, mais il fallait sans doute que certains salissent.
Mélenchon s’explique aussi sur la « culture de la terreur« , une expression relayée par le JDD voici 10 jours (un journal plus connu pour ses publi-reportages envers les pouvoirs sarkozystes puis macronistes qu’une quelconque investigation). Serge Coronado, ex-EELV et désormais candidat FI a justement un commentaire là-dessus: « Je n’ai pas l’impression qu’à la France insoumise, on soit violenté quand on a un désaccord. »
Le plus important dans cette courte explication vidéo porte sur les accusations (Où sont les preuves de surfacturation ? France info a comparé le temps passé en interne pour certaines des activités avec celles facturées par Mediascop; Mélenchon rappelle que les journalistes accusateurs n’ont pas pris la peine de comparer les prestations incriminées avec celles des autres campagnes), les auditions, ses rapports à la police et à la justice, et même aux journalistes.
« On est en guerre contre un certain nombre de pratiques (…) mais pas contre la police en tant que telle, (…) pas contre la justice en tant que telle. (…) Non, nous ne demandons pas à être traités différemment des autres. (…) Ces perquisitions ont été disproportionnées. Pourquoi, si c’est disproportionné, le problème, c’est ma colère ? «
Il le répète: « nous ne sommes pas en guerre, ni contre les médias, ni contre la justice. »
Il était bon de répéter cela. Il a malheureusement suffit de quelques phrases, d’un ton de voix et de quelques courtes vidéos pour que Mélenchon soit portraituré de façon caricaturale une fois de plus.
Répétons le fond des choses, une nouvelle fois: il n’y a pas de mises en examen, ni d’enquête préliminaire sur un éventuel enrichissement personnel. Il n’y a pas de guerre contre les médias, ni a fortiori contre les journalistes dans leur ensemble de la part des dirigeants de la France insoumise.
Il y a en revanche une certaine rage, une véritable colère, le besoin, le droit et le devoir de dénoncer, fustiger, accuser, contester publiquement à chaque occasion qui se présente les pratiques diffamatoires ou mensongères de certains, fussent-ils journalistes, policiers, juges ou ministres.
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