Mon cauchemar est arrivé vendredi. J’en suis sorti depuis.
A La Rochelle vendredi 28 août, Ségolène Royal a sérieusement taclé ses amis Verts, et a également sévèrement critiqué la taxe carbone. Les lecteurs réguliers de mes blogs savent que je suis sego-écolo, une espèce hybride non socialiste, quoique. Adhérent des Verts, j’ai voté directement Ségo Royal aux deux tours de la présidentielle de 2007.
Quand le projet de taxe carbone refit surface, après 2 longues années d’attentisme sarkozyenne, j’ai été d’abord ravi. Enfin, on allait (1) démasquer l’hypocrisie écologiste du Monarque élyséen, et (2) mettre en débat la nécessité de « carboniser » notre modèle de croissance. Daniel Cohn Bendit a applaudi le principe d’une taxe carbone proposée par Michel Rocard. Il en a fait un piège pour Sarkozy. « pas cap ! »
A gauche, la plupart des formations ont critiqué le projet, dénonçant une nouvelle TVA verte, un impôt injuste qui viendrait grever une fois de plus le budget des ménages. Quand Ségolène Royal a porté le coup de grâce, vendredi à la Rochelle, mon sang n’a fait qu’un tour. Mon esprit a été préparé par Marc Vasseur.
Samedi, Cécile Duflot, la secrétaire nationale des Verts, a critiqué les critiques: « Toutes celles et tous ceux qui s’aventurent à critiquer dans son principe et dans ses fondements la fiscalité écologique ne sont que des démagogues déconnectés de la réalité« .
Voilà, c’est fait. Le Rubicon est franchi. Je suis les pieds dans l’eau.
Je dirais à mes amis Verts trois choses: primo, la fiscalité verte ne peut être que sociale. Deuxio, en Poitou-Charente plus qu’ailleurs, Ségolène Royal n’a fait que répondre à leur décision de conduire une liste autonome lors des prochaines élections régionales. Son discours était en quelque sorte la réponse de la bergère au berger
A mes amis socialistes, j’expliquerai qu’on ne peut enterrer la fiscalité verte. Toute critique d’une mauvaise taxe doit s’accompagner d’une proposition alernative. La gauche socialiste est très largement soupçonné d’inaction écolo. Elle doit faire ses preuves. Décourager les consommations énergétiques est une évidence planétaire à l’échelle du siècle.
En novembre prochain, les Verts me solliciteront pour renouveler mon adhésion.
Honnêtement, je ne sais pas quelle sera ma décision.
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