L’expression est mon confrère, frère de combat blogosphérique énervé, Marc Vasseur. Les lectrices/lecteurs de ces Coulisses savent combien Marc a compté aux origines des LeftBlogs.
Marc s’agace de la hausse de la CSG, comme d’autres mesures, parfois non annoncées, du gouvernement Hollande/Ayrault: « Le réveil est difficile ? non l’espoir était déjà fort mince… Je souhaite bon courage aux blogueurs de gouvernement pour défendre cette mesure…«
Il conclut son billet par une formule, et Nicolas J, autre pilier de notre blogosphère de combat, prend la balle au vol: « Je ne suis pas un blogueur de gouvernement, je n’ai aucun contrat avec personne, j’ai par contre la conviction que tout ce bordel n’est pas facile à gérer et qu’il faut parfois rester droit dans ces bottes, comme dirait l’autre, tout en étant fidèle à des choix politiques que j’ai faits, en l’occurrence voter pour une majorité qui me semble être la seule capable de sortir le pays de la situation dans laquelle il est. »
Capitaine Haka s’inquiète pour nous: et si un être nous manquait ?
Cette « polémique » est récurrente, et elle n’est pas prête de faire long feu.
1. A gauche, nous manions facilement la critique interne. Rien de grave donc, rien d’anormal non plus. Quelques trolls et supporteurs sarkozystes croient y voir les prémisses d’une division, les signes avant-coureurs d’une déception collective majeure à l’encontre de François Hollande. Ils se trompent. Il y a eu un immense élan pour virer l’ancien Monarque de l’Elysée, mais personne n’a oublié les tout aussi immenses disputes internes à l’opposition.
2. Comme Nicolas, j’ai soutenu Hollande pendant sa campagne (mais plus tardivement que lui). En tant que blogueur politique, je critique Hollande ou ses ministres quand je veux critiquer. Je les soutiens quand j’estime naturel de les soutenir. Je ne suis pas rémunéré pour cela. Je n’ai rien à gagner, même professionnellement.
3. Je me censure parfois dans la critique pour la même raison qui hier me conduisait à écrire Sarkofrance: par souci d’efficacité. Parfois, la critique est inutile. Je ne suis pas un « esprit pur », je cherche le compromis car la vie – politique, sociale, privée, professionnelle – est faite de compromis. Il faut simplement que ces compromis soient supportables.
4. Comme Nicolas et bien d’autres blogueuses/rs, je suis fichtrement content de ne plus être uniquement un blogueur d’opposition. C’est psychologiquement reposant d’écrire positivement.
5. Contrairement à la période Sarkofrance, je n’ai plus l’obligation de chroniquer le pouvoir. Je peux même m’arrêter quand je veux. Dès les premiers couacs de la présidence Hollande (je reprends l’expression usée à droite), j’ai reçu des messages de ravissement de quelques mauvais perdants sarkozystes sur le thème: « tu vas voir maintenant combien ces 5 prochaines années vont être très très longues« . Le seul hic de l’argument, c’est que je ne me projette absolument pas aussi longtemps. Je blogue « sur la lancée », grâce à l’aimable soutien de lectrices et lecteurs. Mais tout peut s’arrêter. « Ah non, il faut que tu restes constater l’échec de Hollande!! » couinent déjà certains. Roooo… Ben non, il ne faut rien… Nous avons gagné. Sarkofrance était là pour aider à défaire Sarko. C’est fini, c’est fait. Il a perdu. Maintenant, on pourrait bel et bien laisser ces rageurs sarkozystes déçus crapahuter tout seuls vers les monts de la gloire blogosphérique.
Un commentaire ? Lâchez-vous… poliment.