Elie Arié a publié une judicieuse chronique sur Marianne2 dédié à ce phénomène si particulièrement français qu’est le blog amateur. Votre serviteur est bien placé pour l’apprécier. Pourquoi blogue-t-on ? J’apprécie Elie Arié depuis longtemps, malgré sa propension à nous pousser dans nos retranchements et contradictions.
Elie Arié défend une thèse longtemps partagée ici et ailleurs: les blogs politiques reproduisent l’expérience de la conversation de bistrot. En plus virtuel, parfois en plus travaillé. Mais la comparaison est adéquate. Et je suis sûr de la partager avec notre maître à tous, le taulier Nicolas.
On sait que la France est le pays au monde qui compte (et de très loin) le plus grand nombre de blogueurs par rapport à sa population : ne faut-il pas alors voir, dans le phénomène des blogs, une prolongation numérique de cette institution si spécifiquement française et si ancienne que sont les bistrots ? Et de ce type de débats sans doute trop méprisés que sont les «discussions du café de commerce» qui obéissent aux mêmes règles subtiles que les blogs : échanges gratuits (on n’espère pas qu’ils changeront le monde) avec des inconnus (fréquence de l’anonymat dans les commentaires des blogs, et souvent même de leur auteur) en taisant les désaccords qui risqueraient de gâcher l’ambiance?
Sur les blogs comme au bistrot, les échanges sont ceux qui alternent sincérité et longévité.
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