Comment faut-il comprendre ce sondage ? Quelque 64% des sondés sont persuadés que la lutte des classes existe en France et dans le monde. Mais, rappelle Rue89, ils n’étaient que 40% il y a une cinquantaine d’années.
A l’époque, le PC pesait encore un quart des suffrages (cf. les scrutins de 1965 ou de 1969). Aujourd’hui, la gauche non socialiste frôle la quinzaine de pourcentages.
On appelle cela la crise de la représentation politique. Il n’y a quelques éditocrates médiatiques pour confondre ce déclin de la traduction politique de la gauche radicale avec l’affaiblissement de la conscience de précarité. Je me souviens d’un vieux billet de 2007 sur le sujet, avant la Grande Crise.
La lutte des classes existe peut-être dans l’esprit de ces sondés, mais ils sont majoritaires à ne pas savoir se classer dans une une classe. Que c’est cocasse ! L’échange, par commentaires interposés, qui s’est tenu mercredi sur ce blog à l’issue d’un court billet sur le même thème, a permis d’évoquer ce point: les classes dominées – autorisons-nous le pluriel – sont insuffisamment homogènes et/ou ont insuffisamment conscience de leur existence.
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