Le titre est trop vaste pour l’ambition de ce billet. Mais bon, il faut s’y coller. Ne serait-ce que pour comprendre pourquoi cette année 2013 fut merdique pour l’actualité politique en version numérique.
Je ne fais plus ici et depuis longtemps de différence entre celles et ceux qui tweetent, écrivent des billets de blogs, commentent des blogs politiques. Tout cela participe de la même démarche – exprimer son ressenti politique sur des réseaux 2.0.
Pessimiste, mon confrère Nicolas expose quelques points que je partage sur les blogs politiques stricto-sensu: (1) trop de futilité dans les sujets; (2) trop d’agressivité réciproque; (3) moins de travail dans les arguments.
Le plus grave, sans conteste, est cette furieuse impression que le pays est incroyablement éparpillé. On s’écharpe pour un rien, il faut s’en habituer. Et cela s’en ressent dans les échanges blogospheriques. L’année 2013 fut sans conteste marquée par d’innombrables mises au point de toutes natures sur le sujet.
Plus réjouissant est que le débat finalement ne se rompt pas. Certains continuent de commenter ou d’écrire. On finit par s’habituer de ces joutes trop violentes. Twitter en tant que réseau d’échanges et de découverte est déjà mort pour nombre d’entre nous. Il ne sert plus qu’à échanger entre amis, même en désaccord.
2013 a permis de clarifier pas mal de choses. Il faut parfois exprimer des désaccords avec des ami(e)s pour repartir du bon pied. Je me suis toujours politiquement engueulé à un moment ou à un autre avec un proche.
Rappelez-vous 2008 pour celles et ceux qui y étaient. Quand j’ai démarré Sarkofrance en 2007, j’écrivais tétanisé par ce que je voyais. En 2008, j’ai compris où on allait, une présidence Bling Bling, agitée mais immobile. Sarkofrance est devenu plus violent cette année-là. 2013 est similaire à 2008, une année de lucidité personnelle et collective. On comprend mieux où l’on va. On s’est dit les choses entre nous.
Nous avons chacun nos désillusions. Les miennes sont globales: Hollande est décevant, il a trahi nombre de promesses dans lesquelles je croyais. Non pas ce machin sur la séparation des banques, ni même sur le traité européen (la réussite d’une renégociation ne se décrète pas). Il m’a trahi via Manuel Valls, la réforme des retraites et l’ANI.
Mélenchon m’a déçu. J’ai cru un temps rejoindre son mouvement. Ses outrances rendent la chose impossible. Le nombre de conneries qu’il raconte aussi. Je crois en la lutte des classes, pas dans la lutte des cons.
Je sais que je ne suis pas seul. Les « blogueurs de gouvernement » ont disparu. Non pas qu’il n’y ait plus de soutiens à cette équipe gouvernementale. Il y en a. Mais ces filles et ces gars, quand ils écrivent encore, émettent des critiques plus précises et régulières que nombre d’opposants de salon. Elles/Ils sont les premiers à souffrir des bêtises de leurs patrons.
J’attends des supporteurs du FDG et d’ailleurs qu’ils s’autorisent un millième de lucidité équivalent sur le mouvement qu’ils soutiennent. Il y en a qui le sont déjà. L’exercice, s’il était plus général, serait salutaire et rafraichissant, pour tout le monde. Autrement, ils se destinent à de graves désillusions.
Bref, pour 2014, je nous souhaite tous une réelle lucidité courtoise mais animée.
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