C’est la première fois depuis 20 ans que je ne sais pas pour qui voter aux prochaines élections européennes. Le sujet a toujours été compliqué. Tenté par Chévènement en 1990, anti-Maastricht en 1992, j’ai plongé pour le OUI au Traité européen en 2005. J’ai suivi et applaudi aux arguments de mes amis écologistes.
Mais nous sommes aujourd’hui en 2014. L’Europe s’est pris la Grande Crise dans la figure. Malgré l’attentisme sarkozyen, l’union s’est décidée à sauver ses banques avec une garantie publique sur les fonds privés et le crédit interbancaire.
Les mensonges grecs ont précipité l’Union dans un autre rôle, le diktat austéritaire, avec le FMI et la Banque mondiale en soutien. La Grèce, puis l’Espagne et le Portugal ont été soumis. Comment pouvait-il en être autrement ? Ces pays ont des créanciers. La loi d’un créancier qui n’est pas payé à la date due est la soumission, cruelle. cette Europe-là, incapable de trouver une autre solution, est détestable et ne mérite aucun soutien.
Quand Chypre, un paradis fiscal littéralement possédé par des exilés fiscaux russes, fut enfin en difficulté et démembré, cette manoeuvre européenne ne fut pas soutenue à gauche. Je reste convaincu qu’il fallait détruire l’une de ces banques.
L’union bancaire récemment votée est une belle avancée, la certitude que ce sont les actionnaires et non les contribuables qui demain seront appelés à la rescousse pour sauver les banques des faillites.
L’Europe n’est plus une cause. Le récent ouvrage de Frédéric Lordon nous propose d’en sortir, littéralement. Abandonner l’euro, quitter cette union, souffrir pour survivre.
Aux prochaines élections, il n’est pas sûr qu’il existe le début du commencement d’une opposition à gauche capable de soutenir une telle option. Les écologistes sont éminemment européens. Le Front de gauche, s’il existe encore jusque là, n’ose pas franchir ce Rubicon. L’extrême gauche est « internationaliste ». Le PS sera docile.
Alors ?
Ces interventions caricaturales d’une éminente représentante du MOdem devraient nous faire rire tellement elles sont pitoyables.
#FF @desarnez: »le choix va être entre les europhobes & ceux qui pensent que l’#Europe est notre avenir notre destin » #EP2014 @Les_Europeens
— Jean-Roch Sergent (@JRSergent) April 6, 2014
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