Les vieux médias sont encore là, et pour longtemps. Mais cette année 2012 a vu des morts, des vrais et des symboliques. Le Grand Journal et son Petit frère de Yann Barthès sont décédés en direct devant Marine Le Pen puis Nicolas Sarkozy au printemps. Croqués crus, l’impertinence est devenue ringarde. Les Inrocks ont injustement souffert du court passage de la charmante et entière Audrey Pulvar.
1. Le premier média de cette année 2012 fut Twitter. C’est là que cela s’est passé, et pas ailleurs. Là que les pro et les amateurs peuvent échanger, parler, apprendre, s’engueuler. Là aussi que l’hystérie de l’époque se voit le mieux.
2. Les blogs politiques. Sans conteste, les blogs politiques ont alimenté la campagne d’arguments, de riposte, d’attaque et de conquête. Ils sont de gauche, de droite, écolo ou agnostiques, mais ils sont nombreux. Un problème, il reste difficile de les recenser. Le Monde a publié une cartographie de ce gigantesque bistrot politique où l’on parle de tout, 365 jours par an.
3. Le troisième coup de coeur va au Parisien. Le quotidien populaire ne s’égare pas. Il suit une ligne d’information qui, sur le terrain politique, a donné autant, parfois mieux, souvent plus tôt, que d’autres éditocrates professionnels. Le Monde assume sa posture néo-libérale là où Libé a sombré dans l’hésitation. Marianne, l’hebdo, suit de près. Malgré le départ de Philippe Cohen de la rédaction du site, malgré les salves antiHollande ou pro-je-ne-sais-quoi, Marianne reste un réjouissant ovni démocratique dans la presse d’aujourd’hui.
4. Arrêt sur Images est devenu un ballon d’oxygène post-Sarkofrance. Non pas que le site se complaise dans de l’Hollandâtrie, mais il a conservé ce recul nécessaire. Tout comme Politis, au crédo sans doute ni complaisance. Abonnez-vous ! Mediapart, malgré les critiques énoncées sur ce blog ou ailleurs (Qui aime bien châtie bien), reste aussi un pilier de l’information alternative. Le site vient d’ailleurs de publier en accès libre un article pour se défendre de disposer de preuves accablantes contre Cahuzac (on vous laisse juge).
5. Le Figaro a été ce quotidien indispensable de Sarkofrance, la voix caricaturale de son (ancien)maître. Toutes les outrances y étaient permises au point que nous étions gênés pour ses journalistes. Malgré la débâcle, qui devrait signifier un regain d’intérêt pour un tel quotidien d’opposition, le journal a annoncé un douloureux plan social en fin d’année.
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