« Nous sommes pour la régularisation des sans-papiers, sans condition »
C’est une phrase que j’ai extraite d’une citation d’une militante de RESF. L’affaire Léonarda, pénible à souhait, aura ce mérite de clarifier les désaccords, maintenant que l’émotion collective a été chassée par semaine de polémiques.
Je ne suis pas pour la régularisation des sans-papiers sans critère. Et s’il y a des critères, ça veut dire qu’il y a des expulsions.
Je ne crois pas, pour autant, au lien improbable entre immigration et chômage. Le problème est plus grave. Notre pays souffre et craque.
L’exemple du père Dibrani, tel qu’il est décrit et expliqué dans le rapport de l’IGS, est exactement le pire des anti-exemples.
Je reste horrifié qu’on puisse expulser des enfants scolarisés.
Je suis horrifié qu’on ait défendu une racaille de père violent.
Je suis encore plus horrifié que tout le monde, à gauche, à droite, à gauche de la gauche, à droite de la droite.
Je suis horrifié, mais je ne suis pas surpris. Je ne suis plus surpris.
Je suis surpris qu’on propose à Léonarda de revenir seule. Surpris parce qu’alors il faudrait changer les lois, autoriser la séparation des enfants de leurs parents. En l’occurrence, sur ce fait divers là
Je suis horrifié que mardi dernier, quand j’exprimais une indignation comme d’autres, certains aient pu critiquer que j’évoque un fait divers. Veulent-ils aujourd’hui, avec le recul et l’information d’une semaine supplémentaire, m’expliquer que le cas de la famille Dibrani est finalement un sujet exemplaire.
Je suis horrifié qu’on exhibe l’ensemble à la télévision, ou sur Twitter.
Mon dieu.
Je suis horrifié, mais pas surpris, qu’on n’ait retenu que ce surprenant réflexe de Hollande sur Léonarda – lui proposer de revenir – et négligé le reste.
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