« Internet est le tout-à-l’égout de la démocratie ».
Cette petite phrase est de Denis Olivennes. le patron du Figaro Nouvel Obs l’a prononcé lundi dernier, lors d’une réunion de la presse avec Thierry Saussez, le chef de la comm’ gouvernementale (SIG).
C’est un comble.
La rédaction du Nouvel Obs aurait moyennement apprécié l’interview dégoulinante de complaisance que le directeur du Nouvel Obs a lui-même réalisé auprès de Nicolas Sarkozy. La société des Rédacteurs de l’hebdo a regretté d’avoir été mise devant le fait accompli :
« Pourquoi ne pas avoir attendu une dizaine de jours avant de la réaliser comme cela était proposé par le conseiller de Sarkozy (Franck Louvrier, NDLR) ? Un tel délai aurait permis un travail plus collectif, une contre-enquête effective sur les déclarations présidentielles et une plus grande variété des couvertures. »
J’en eu mal au coeur. Aucune insistance, aucune question qui fâche. Quand les journaux se contentent de faire du publi-rédactionnel, ils précipitent leur déchéance.
Je me souviens d’Audrey Pulvar, sur France 3 à l’époque, qui avait su désarçonner d’une question le Chef de l’Etat. Une seule question: « combien faut-il d’arrestations pour atteindre les objectifs de 25 000 expulsions de sans papier ? » Audrey Pulvar ne cherchait pas à montrer une opposition antisarkozyste quelconque. Elle faisait juste son job.
Olivennes a simplement servi la soupe. Le temps d’une interview, il a transformé le Nouvel Obs en « tout-à-l’égout » de Sarkofrance.
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J’ai connu Denis Olivennes, il y a bien longtemps maintenant. Il trimballait cette image, séduisante pour certains, d’un dirigeant « de gauche » qui aime porter le fer contre les syndicats. Une image. Denis pense surtout à lui. Comme d’autres, il a une ambition démesurée. Je n’en dirais pas plus.
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